mardi 17 mars 2015

La peur au ventre...

Angoisse - Image libre de droits - Pixabay
Outre la flemme qui paralyse mon cerveau et ma volonté, si je devais me remettre à écrire dans les mêmes conditions que celles dans lesquelles j'ai écrit le tome 1 de L'infection, il faudrait aussi que je fasse une croix (temporaire) sur ma vie privée. Et ça, c'est carrément au delà du concept de la simple paresse intellectuelle : je n'en ai pas du tout envie!

Je sais trop ce que ça peut faire, que d'entrer dans ce jeu-là, pour l'avoir déjà vécu entre 2008 et 2012.
Je ne suis pas loin de penser que la gestation et l'écriture du tome 1 de L'infection m'ont coûté mon mariage. Ce n'étaient pas les seules raisons de cet échec bien sûr, mais disons que ce premier épisode de l'histoire de Beau Smart et Patrice Bodin était simultané et très probablement un activateur/révélateur très efficace d'une crise aux racines profondes.

Vous me direz : les conditions et les personnes sont différentes d'alors, certes, mais le risque est tout de même bien présent dans ma tête. Si j'étais philosophe, je me dirais que "c'est pas grave, qu'on peut toujours se relever quand on tombe ; qu'une de perdue équivaut à dix de retrouvées", etc. Et c'est sûrement vrai, puisque je l'ai déjà fait.
Mais ma vie d'aujourd'hui (et surtout les personnes qui l'accompagnent) me semble(nt) tellement plus importante(s) que le besoin impérieux de coucher sur papier mes petites histoires! Ma compagne, le bonheur de nos enfants respectifs, c'est cela que je veux privilégier... Le reste, tout le reste, n'a aucune importance. Je serais même prêt à me passer d'écrire pour assurer l'avenir de tout cela. Enfin je crois...

Il n'est pas dit que si je frustre ce besoin d'extériorisation de ce que j'ai dans le crâne, je ne me transforme pas en vieux connard aigri avant l'heure... Parfois, j'ai l'impression que je pourrais perdre quand même, quel que soit le choix que je fasse.

Il faut savoir que lorsqu'on écrit un roman, on vit en permanence dans un monde parallèle virtuel, notre propre existence devient alors insignifiante, irréelle, vaine. C'est le manuscrit qui devient la réalité ; le reste est oublié. Les personnages de votre histoire deviennent vos familiers, presque au point de supplanter votre véritable famille.
Ce n'est plus vous qui écrivez le livre, c'est le livre qui vous réécrit. Et pas forcément comme vous l'auriez voulu, à la base...

Ecrire, c'est une pratique très proche d'un onanisme bipolaire, forcément autodestructeur. On passe sa journée à branler frénétiquement son imagination (et son clavier) et on y trouve même un certain plaisir, puis à s'auto-flageller de la platitude de ses tournures, que l'on triture constamment dans tous les sens afin qu'elles ressemblent à quelque chose de potable. Et vingt minutes plus tard, on est envahi par une extrême fébrilité euphorique devant l'extraordinaire créativité dont on fait preuve, sachant que l'impression, fugace, sera aussitôt remplacée par le dégoût de soi parce que la vitesse du corps suit rarement celle de l'esprit...

D'ailleurs, je me demande si le besoin irrépressible d'écrire n'était pas un échappatoire à la vie réelle. Ce qui expliquerait pourquoi je n'arrive pas à m'y remettre, aujourd'hui.
Lorsque j'ai écrit "Contage", en plus d'être "absent" pour mes proches (mon ex avait coutume de dire sur le ton du reproche que j'étais "bien présent, mais pas vraiment là pour autant"), j'étais dans un état de désespoir insidieux qui m'a quitté depuis et que je n'ai pas spécialement envie de voir rappliquer dans ma vie aujourd'hui. Je ne souhaite pas faire revivre ça à mes enfants, ni faire découvrir cet aspect sombre de moi à ma compagne.  
C'est tellement plus gratifiant de vivre une réalité sans crainte, ou tout est partagé sans non-dit et sans tabou, que de se complaire dans cette solitude dépressive, enfermé à l'intérieur de soi. Je vous garantis que c'est un vrai trésor que de pouvoir vivre le quotidien sans cette peur indicible que tout soit fini demain, quoi qu'on fasse...

Pour résumer, comme je l'ai dit dans le billet précédent, j'ai la flemme, certes, mais j'ai surtout peur de tout gâcher pour un hobby complètement égocentrique et vain.
Mais rassurez-vous : je vois poindre une solution dans les deux mois qui viennent! Restez branchés!

vendredi 6 mars 2015

Ne pas sous-estimer le pouvoir de la flemme...

Source Pixabay.com - images libres de droit
Je ne connais pas encore le syndrome de la page blanche, Dieu merci! Par contre, comme dirait Maître Yoda "grande est la flemme dans ma famille"... J'alterne entre de très courtes périodes de créativité intense qui me laissent exsangue, et de longues (parfois très longues) périodes de repos bien mérité (c'est une métaphore pour dire "flemme". Vous verrez, je ne suis pas à court d'images pour ne pas avoir à nommer la chose telle qu'elle est ^^).

Actuellement, je suis dans un de ces moments de vide créatif absolu. Les idées, je les ai. J'aurais plein de choses à écrire, à raconter, mais je ne trouve juste pas la force de m'y remettre.
Il faudrait que je relise mes 10 premiers chapitres pour corriger ce qui ne va plus (le temps réel a coulé depuis que je les ai écrits et le temps de la technologie et des évènements aussi, encore plus vite, comme il se doit!) mais les conditions ne sont pas réunies. Il me faudrait du temps libre, rien que pour moi, pour que je puisse m'enfermer dans ma bulle sans risquer d'être interrompu. Il faudrait que je puisse atteindre un taux de concentration optimal, loin du téléphone, loin d'Internet, loin de toute distraction. Et puis un paquet de Phimorons, une bouteille de Jacko...

Oui, pourquoi pas...

Mais bon : ça va me demander un effort monstrueux (lutter contre la flemme et contrevenir à mes bonnes résolutions) et je ne suis pas sûr d'en avoir le courage! Sans compter qu'un autre obstacle (de taille) se dresse devant moi, mais ce sera l'occasion d'un prochain article...

Enfin, pour rassurer ceux d'entre vous qui attendent "Pandémie", la suite de L"infection, Stephen King (encore lui) assure (dans son livre "Écriture, mémoire d'un métier", véritable bible pour écrivain en herbe) que des périodes de vide créatif sont normales dans une vie d'écrivain. Dans celle d'un écrivaillon, je suis sûr que c'est même obligatoire! Alors patience...