lundi 22 juillet 2013

De Newark à Denver, de Denver à Page.

Le petit coucou qui m'attendait à Denver...
18/7/13. Aucun souci pour prendre l'avion à Newark. J'ai passé les security checkpoints avec succès, et ai embarqué assez vite dans un avion de taille moyenne. Un peu le genre de celui que j'avais pris à Pau. Pour une fois, j'étais assis à côté d'une charmante jeune fille... qui n'a pas arrêté de roupiller de tout le vol, lol.
Arrivé à Denver, il m'a fallu reculer de deux heures. Vous rendez-vous compte? En amérique, l'avion est une machine à remonter dans le temps! C'est pas chez nous que ça arriverait, ça! Quand je vous dis qu'on a 20 ans de retard ;-)

La grande traversée des choux-fleur
A Denver, on m'a gentiment aiguillé vers le bon terminal. Pas de checkpoint ici. C'est la routine... Dans les couloirs de l'aéroport, je croise mes premiers cowboys (avec Stetson, bottes en peau de crotale et chemise en jeans) et mes premiers indiens. D'ailleurs, on ne dit pas "indien" ici, mais Native American, c'est beaucoup plus politiquement correct. Les américains sont très sensibles sur cette question. C'est sûr qu'ils doivent avoir un peu de scrupules, après avoir tué, puis parqué dans des réserves les autochtones pour pouvoir bâtir leur constitution... Les français n'ont pas fait mieux en Algérie ou ailleurs, remarquez. Sauf que eux, ils ont fini par partir.
Enfin, bon, on ne va pas tergiverser, hein? D'ailleurs les fameux indiens commencent à pas mal tirer leur épingle du jeu, au final. Nombre d'entre eux vivent (bien) du tourisme (et parfois du jeu) ainsi que de la vente de leurs artisanat. Je crois que ça ne va pas trop plaire, ce que je vais dire, mais je trouve qu'aujourd'hui, ils sont un peu comme les basques en France : intégrés à la société qui les a bouffés, mais intègres et autonomes (ou cherchant à le devenir, pour les basques). Bref.

Premiers canyons, sous la couche cotonneuse !!!
Au bout de trois petites heures d'attente, on m'a dirigé vers un "minuscule" coucou bleu-blanc-rouge à hélices. Pas de passerelle : l'accès à l'avion s'est fait directement depuis le tarmac, comme dans Tintin. J'avoue que j'ai eu le fessier qui s'est un peu contracté en voyant l'engin. Mais bon : ça aussi c'est l'aventure! Alors je suis monté et ai pris place. Dans l'avion, une place de chaque côté de la travée centrale... Je voyais la cabine et les deux pilotes depuis mon siège. Et puis l'avion a décollé. Il a même volé, dites donc! Bon, rien à voir avec le gros Airbus transatlantique. A la moindre traversée de nuage, on avait l'impression qu'il allait perdre une aile ou piquer du nez. Et ça tombait mal : il y en avait un paquet, de gros nuages d'orage. Mais apparemment, on s'en est bien tirés ce coup-ci. En tout cas, j'étais content de ne pas avoir mangé avant le départ! Je vais garder la technique pour le prochain vol, lundi midi, puisque je vais vraisemblablement reprendre le même zinc. J'ai quand même éprouvé une terrible excitation à la vue des premiers canyons, et bien entendu à celle du Lake Powell, juste avant d'arriver. 
L'atterrissage à Page a été assez folklorique. Là encore, j'ai cru que les 14 passagers, les deux pilotes et moi-même allions y rester, mais non. Solide cet engin!

Le Powell Lake, juste avant d'atterrir. 
Dehors, la chaleur était écrasante, mais complètement différente de celle de New York : une chaleur sèche et saine. Du coup, entre l'aéroport et mon hôtel (environ 2 km), je n'ai pratiquement pas sué. J'ai marché lentement (à cause de mon pied douloureux), mais je suis arrivé à bon port. Le réceptionniste a un accent atroce, à couper au couteau, genre de l'irlande profonde (ou du pays de Galles), mais on a fini par se comprendre. C'est le grand luxe, ma chambre! J'ai la télé (que je n'utiliserai pas), un frigo, et un king size bed (immense! On pourrait dormir à 3). Dans la cour, il y a une piscine (que je n'utiliserai pas), plein de distributeurs de Coca Cola (idem) et l'hôtel est en "plein centre" de Page, face au Safeway (parfait pour les courses). Autour, il y a un paquet de boutiques Navajos qui vendent de l'artisanat ou des promenades dans divers sites classés sous leur juridiction. Il y a des restaus, des pompes à essence, des banques, des bouches à incendie aux couleurs de Captain America... C'est pas le désert, ma foi!
Ah si...

On m'a souvent demandé pourquoi j'allais en Arizona, si je n'utilisais pas mon voyage pour l'écriture du tome 2 de L'infection. En fait, c'est la lecture des romans d'Edward Abbey ("Le gang de la clé à molette", "Désert Solitaire"... disponibles à la bibliothèque de Mauléon) qui m'a donné envie d'y poser mes sacs pour quelques jours. Au départ, je devais aller à San Diego (voir Coyote Wells), et puis comme je n'y fais qu'une toute petite allusion, je me suis dit que ce serait bête d'aller aux USA et de ne pas au moins voir les canyons. Alors c'est sûr qu'en 4 jours, je ne vais pas pouvoir tout faire. Surtout avec le pied dans cet état. Mais je vais faire mon maximum, profiter de l'instant présent, de l'air ambiant, du sourire et de la gentillesse des Navajos. Voilà l'idée : suivre les pas (pas tous) d'Abbey et en prendre plein les mirettes!

"En Amérique, tout est grand", disait la blague. C'est ma foi
vrai. Il y a comme un culte à la démesure. Parfois, ça peut
effrayer... (photo réalisée sans trucage)
Je suis allé acheter quelques trucs à manger pour le soir (je n'avais rien dans l'estomac depuis le matin 5h00 à Newark) et pour le lendemain, car je devais aller chercher ma voiture de location puis partir en balade dans l'arrière pays, autour du Lac Powell. Je n'avais encore rien de fixé. Il y a tellement de choses à faire ici, et la perception des distances est tellement faussée...

Après manger (des mûres de la taille de mon pouce – photo à l'appui – des tomates et du Pémikan – putain ce que c'est bon cette cochonnerie! – et du fromage en batonnet – sans déconner...), j'ai à nouveau charcuté mon pied qui baignait dans son jus depuis 24 heures, et comme je n'en pouvais plus (décalage horaire oblige), je me suis couché vers 18 heures, sachant que j'avais mis le réveil pour 6h30. La journée appartient à ceux qui se lèvent tôt, surtout en vacances :D

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