lundi 22 juillet 2013

Antelope Canyons, Horseshoe bent et Glen Canyon dam.

L'entrée de Upper Antelope Canyon
19/7/13. Cette nuit, j'ai fait le tour du cadran. Quel plaisir de pouvoir dormir comme un bébé dans un lit aussi spacieux que confortable. Par contre, les américains et leur clim à fond!!! Heureusement, j'ai eu la présence d'esprit de couper tout ça, avant de choper une angine - en plus de tout le reste, lol. Ah oui, parce que je me suis réveillé avec 3 boutons de fièvre. Si je tenais la chère madame qui m'a refilé cette merde, elle passerait un sale quart d'heure! Depuis, chaque fois que je stresse ou que je suis fatigué, ça réapparaît comme par enchantement. Enfin, ça aussi, c'est l'aventure, hum... 
Photo prise par Henry
Je me suis douché, j'ai pansé mon ampoule (qui ressemble à un bon gros steak bien saignant maintenant), et je suis allé déjeuner dans la salle d'accueil de l'hôtel. J'ai le petit déj' "continental" compris dans le prix de la chambre. Je m'en suis mis plein la lampe (il y a des œufs, des saucisses, des céréales, des toasts et de la confiture, des cupcakes, du café et du jus de pomme à volonté...), sachant que j'allais pas mal vadrouiller dans la journée, puis j'ai pris mon sac à dos (avec trousse de premiers secours, bouffe et 4 litres d'eau) et suis reparti en direction de l'aéroport, où se situe l'agence de location de voiture. J'ai montré patte blanche, signé les divers papiers et embarqué l'auto, une  petite Chevrolet Sonic rouge, à vitesses automatiques. Il a fallu que je demande au gars de m'expliquer comment ça fonctionne, parce que c'est un dépucelage, pour moi... En fait, c'est hyper simple à utiliser, bien moins stressant que nos modèles européens habituels. 

Un rai de soleil dans Upper Antelope Canyon
Et en route pour les canyons d'Antelope! Il n'y en a qu'un, mais il se sépare en deux. La route 98 passe au dessus de la séparation. Il y a donc Upper Antelope Canyon et Lower Antelope Canyon. J'ai suivi les conseils du guide du Routard. D'abord l'Upper et aller directement sur place (c'est moins cher que de passer par une agence du centre ville). Là, des Navajos partout, qui m'ont accueilli avec toujours la même gentillesse qui les caractérise. Au début, je la soupçonnais d'être intéressée, cette gentillesse, mais ce serait prêter au Navajos des intentions calculatrices. Or, Ce sont certes des commerçants, mais ils sont foncièrement gentils et serviables de caractère. Je me suis retrouvé dans un groupe de 11 personnes, dans le 4x4 d'un guide Navajo nommé Henry, qui a été incroyable. Non seulement il m'a permis de monter à l'avant avec lui, mais en plus, il était plutôt du genre curieux et prolixe. Un peu comme moi, quoi. Du coup, on a pas mal parlé pendant le trajet jusqu'à la fissure qui marque l'entrée du canyon. A l'intérieur, c'est un peu "l'usine". Les groupes se succèdent à la chaîne, et il faut que ça avance vite, pour que chacun y trouve son compte. La visite dure une heure et demi, pas une minute de plus. Par contre, on en a pour son argent (40$)! C'est tout simplement féérique, là dedans. Un monde à part : on pénètre le ventre du désert. Quand on en ressort, c'est presque comme une nouvelle naissance. 
J'exagère à peine, comme toujours :D

Henry, notre guide Navajo.
Henry est un artiste. Il s'y connait en appareils photo de toute sorte. Il n'hésite pas à nous indiquer les belles images à faire, quitte à se saisir du matériel, le régler lui-même (!) et prendre le cliché pour nous. Et à chaque coup, c'est un chef d'oeuvre... C'est un poète aussi. Il nous montre des formes dans la pierre de sable ("Navajo sandstone", comme ils disent là-bas) et c'est toujours un vrai régal pour les yeux. Il y a tant de photos à faire, tant de pierres douces comme la soie à caresser... C'est magique. Et puis cette lumière matinale qui perce de temps à autres et qui donne au roc cette couleur ocre jaune inimitable, tirant jusqu'au violet, c'est divin. Henry est aussi un géologue, qui nous explique comment la roche s'est formée au fil du temps, au fil de l'eau. Il nous raconte que, lorsque l'orage s'abat dans la région (fréquemment), cela crée des "Flash-Floods" (ou inondations éclair) qui creusent le canyon et changent sa configuration à chaque fois, et peuvent s'avérer mortelles pour les imprudents.
A la fin, Henry a fait son spectacle : il a jeté des poignées de sable en l'air, qui ont révélé, rendu tangibles les rayons solaires dans le canyon. De toute beauté, vraiment.
J'ai terminé la visite sur un petit nuage. C'est passé si vite...

Horseshoe bent.
Mais il était déjà presque midi et Henry m'avait dit d'attendre 14 heures pour aller au Lower Antelope Canyon ; alors j'ai repris le volant jusqu'au parking du sentier qui part à Horseshoe bent, une des innombrables circonvolutions du Colorado en forme de fer à cheval, située juste après le barrage de Glenn Canyon. Là, beaucoup moins de monde en vue. Le soleil commençait déjà à taper fort. J'ai grimpé le sentier quatre à quatre, me suis mélangé aux autres touristes qui prenaient des photos, puis ai bifurqué sur la droite, longeant la falaise. Au bout du bout, seul comme le premier homme, j'ai pique-niqué sous les regards curieux de quelques rapaces que je n'ai pas su identifier, tout en admirant la beauté sauvage de ce paysage hallucinant, puis suis reparti tranquillement vers le parking.
Parfois, quand je me retrouve parmi un groupe de touristes (notamment des français), je me marre intérieurement de leurs manies, de leurs engueulades, de leur façon de se croire à l'abri lorsqu'ils critiquent tout à tort et à travers. Je me marre encore plus ouvertement lorsqu'ils s'aperçoivent que le type d'à côté était français lui aussi, et qu'il a tout entendu. Ça doit se voir sur mon visage que je ris de leurs facéties. Je suis sûr que je ne fais pas mieux que mes congénères, mais ça me rassure quand même de voir que je suis moins "untravelled" que certains...

Photo prise par Jay.
Je suis arrivé vers 13h20 à Lower Antelope Canyon. Dans le guide du Routard, il est écrit que c'est le plus beau des deux, et c'est tout à fait vrai. D'abord parce qu'il y a beaucoup moins de monde, mais aussi par le côté un peu plus aventureux de la visite. Il y a des échelles de fer partout à l'intérieur du canyon, qui lui même est parfois très étroit. Je ne suis pas certain que j'aurais pu passer aussi facilement entre les failles en octobre dernier. Ce coup-ci, c'est Jay, un jeune Navajo de moins de 20 ans, qui nous a guidés dans le dédale, avec sa flûte indienne en bandoulière. Très sympa, lui aussi, quoi que plus distant. Je mets ça sur le compte de son jeune âge. Lui aussi savait manier tous les instruments des touristes : tablettes tactiles, reflex numériques, bridges, petits compacts (comme le mien), ou mobiles, aucun n'avait de secret pour lui. Et lui aussi nous a pris quelques photos de coins qu'il apprécie plus particulièrement. Notamment celui de la voûte (voire photo ci-contre).
Ici et à cette heure, les couleurs oscillent entre l'ocre orangé et le jaune vif.

Jay et sa flûte, Lower Antelope Canyon.
La roche est douce, pleine de méandres et de détours, de cavités et de protubérances improbables. C'est tout simplement magnifique. Mais tout aussi mortel. En 1997, 12 personnes y sont mortes noyées, dont une majorité de français. A l'entrée du défilé, un mémorial est chargé d'intimer chacun à la prudence...
Dans la salle finale, Jay a sorti sa flûte et a joué un long moment. Je ne sais pas si vous connaissez le son de la flûte indienne (des indiens d'Amérique), mais à moi, du moins, ça fait des frissons à la colonne vertébrale. Et dans cet espace naturel, c'était tout simplement magique. Le retour l'est un peu moins, face aux trois cheminées de l'usine de production électrique. Mais ça a aussi son charme désuet... Si si, cherchez bien!

Et puisqu'on parle d'usine, je ne pouvais pas terminer la journée sans aller visiter le barrage de Glenn Canyon, celui-là même que fustige Edward Abbey à longueur de page, dans "le gang de la clé à molette". J'y suis donc allé pour l'expérience, mais les guides sont plutôt du genre à encenser l'oeuvre technique, moins à parler des désagréments écologiques qu'il a engendrés. Et puis sans le barrage, pas de tourisme, et donc pas de Page... Tout s'imbrique... Un mal pour un bien, etc.
Une vieille turbine exposée sur le barrage de Glenn Canyon
Mais bon. Grosso modo, c'était quand même intéressant, et c'est effectivement un énorme travail qui a duré des années et monopolisé un tas de gens, et des tonnes de béton et d'acier. Et ça fournit de l'électricité pour des millions de personnes, selon le guide, donc où est le mal?
Une chose amusante à propos de cette visite, c'est qu'on y est fouillés comme à l'aéroport. J'ai dû laisser plein de trucs dans la voiture pour pouvoir entrer. Et une fois à l'intérieur, on reçoit un billet sur lequel il est inscrit noir sur blanc et en GRAS qu'il ne faut surtout pas prononcer certains mots (bomb, threat, terrorism...), même pour rire, au risque de se retrouver expulsé du site manu militari! Personne n'a osé... Au cas où?
Autre chose amusante, on retrouve les livres d'Abbey dans la boutique du barrage. Sauf le fameux "gang de la clé à molette". Bizarre, non?

Le soir, après un repas frugal (et fruitier), je me suis couché tôt, car j'avais l'intention de partir assez loin en balade. J'hésitais entre le parc des Arches (assez loin) ou Monument Valley (dans les 150 miles de Page)...

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