lundi 4 juillet 2011

Ecrire un roman est obsession qui tourne à l’aliénation!

Etienne H. Boyer et Laurent Caudine aux journées
de L'Euskara à Mauléon Licharre.
J’en discutais l’autre jour avec mon ami Laurent (Lurbeltz) Caudine, lors de la journée de la langue basque, où l’association éditrice Astobelarra – le Grand Chardon tenait un stand : écrire un roman, c’est quelque chose de très fort. Ce n’est pas comme une chronique (ou un article de blog) qu’on pond vite fait, d’après un sujet qui nous trotte dans la tête pendant un instant T donné, puis à laquelle on ne pense plus. Le roman il vous prend la tête, et on ne vit plus que POUR et PAR lui. Chaque pensée est motivée par le roman, à tel point que ça devient vraiment une obsession, voire une aliénation. Quand les gens vous parlent, il y a toujours une grosse moitié du cerveau qui pense au livre en même temps qu’on formule une réponse (souvent à côté de la plaque, j’avoue).

La nuit avant de s’endormir : le roman!
A table entre deux bouchées : le roman!
Aux toilettes ou sous la douche : le roman!
Au volant pour embaucher ou débaucher : le roman!
Entre midi et deux au boulot? Le roman!
Réponse à un mail? Le roman!
Le ménage, le bois à empiler, la gazon à tondre, la liste des courses? Oui, mais en pensant au roman!
Après-midi au bord du gave à regarder les enfants se baigner? LE ROMAN, vous dis-je!

Autant Laurent que moi-même sommes littéralement aspirés par nos projets littéraires respectifs. Je venais à peine de terminer le premier tome de ma trilogie qu’il a fallu que je m’y remette sans délai, alors que j’aurais dû prendre du recul (à défaut de vacances). Mais impossible car si je m’arrête, j’ai peur de perdre le rythme, l’énergie, le courage de finir cette entreprise que j’ai commencé fin 2008, ce challenge -fut-il très lourd- que je me suis imposé.

Alors je ne cache pas que c’est difficile à vivre, surtout pour mon entourage d’ailleurs. Car si -à l’époque où j’étais correspondant local de presse-  je n’étais jamais à la maison, là je suis bien présent, mais en réalité je suis ailleurs : quelque part dans ma tête, dans un endroit où ça fourmille, ça bouillonne… Parfois, je suis obligé de me faire violence pour consacrer un peu de temps aux miens. Non que cela me déplaise (au contraire même), mais je suis tellement concentré que j’ai du mal à décrocher et à embrayer sur autre chose.

J’ai d’ailleurs réduit à une portion plus que congrue ma participation à un certain nombre d’activités (en particulier, j’ai sacrifié les activités sportives, mais j’ai aussi pas mal réduit ma fréquence de publication sur Xiberoland, et ce n’est pas fini…) afin de pouvoir me consacrer au maximum à mon “grand projet”. C’est pour cela que je n’hésite pas une seconde à parler d’aliénation.
Jusqu’à quel point mon épouse et mes enfants seront-ils compréhensifs? C’est une question à laquelle je préfère ne pas répondre pour le moment,  si je ne veux pas être contraint de ralentir, voire d’arrêter tout court… Néanmoins, je pense que les vacances, qui approchent à grand pas vont me faire beaucoup de bien!

L’infection m’aurait-elle infectée?

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