vendredi 6 mai 2011

L’infection : douce violence, mais jamais gratuite…

De nombreuses personnes à qui j’ai parlé de L’infection m’ont souvent fait part de leur crainte que l’histoire contienne de la violence gratuite. Eh oui, si vous avez bien tout suivi, il y a des meurtres, des zombies, des “esprits frappeurs”, un peu (très peu) de cul aussi… Et puis surtout une ambiance lourde de menace
En écrivant ce livre je me suis en permanence senti comme un gamin qui a fait une bêtise et qui l’a camouflée comme il pouvait, mais qui vit avec la trouille constante et pénétrante d’être découvert. C’est une sensation assez désagréable qui ne vous lâche jamais, et que j’ai maintes fois éprouvée lorsque j’étais enfant. Ça m’arrive encore parfois aujourd’hui, mais c’est plus rare, fort heureusement… La violence de L’infection réside surtout dans cette angoisse profonde qui ne quitte pas le lecteur.

Forêt des Arbailles - Soule
Il y a effectivement des passages assez “brutaux” dans le livre. Mais ce n’est pas pour le plaisir de l’hémoglobine que je les ai écrits. Ils servent surtout à la démonstration philosophique et humaniste que je veux faire. Rien de gratuit, donc, et toujours dans le but de servir à distiller des idées (plutôt écologistes), d’ailleurs.
Grosso modo, L’infection, c’est un genre de deus ex-machina, mais tendance métaphore verte limite cynique, dont le message en filigrane, serait “qu’en voulant toujours aller plus haut, plus loin et plus fort au nom du progrès technologique et du profit, l’homme est capable d’engendrer les pires monstres qui le précipiteront à sa perte; ce qui n’est peut-être pas si mal, finalement”.
Rien d’extrêmement original sur le fond (le sujet ayant déjà été traité à de nombreuses occasions dans la littérature fantastique, mais aussi au cinéma : dans Terminator, The Matrix, ou l’île du docteur Moreau par exemple), mais c’est un thème qui est toujours d’actualité aujourd’hui, puisque l’homme n’a pas l’air de vouloir apprendre de ses erreurs

C’est surtout la forme qui est différente…
Le texte est écrit de façon assez inhabituelle (du moins par rapport à ce que j’ai pu lire pour le moment). C’est à dire que comme l’histoire se déroule en partie sur Internet, il a fallu que je détourne les modes de communications actuels de façon à leur donner un rendu plus littéraire. Il y a des chapitres entiers écrits sur le mode du dialogue (dans le style pièce de théâtre ou script cinématographique; donc vous n’y retrouverez pas le langage SMS si cher aux utilisateurs de messageries instantanées), et d’autres beaucoup plus “lyriques” et “illuminés”, très proches des poèmes en prose, même dans les moments les plus gores.

Autre intérêt de l’histoire : le cadre de ce premier tome. Comme je l’ai déjà écrit à plusieurs reprises dans les pages de ce blog, il est situé en partie dans Second Life (ce qui est encore relativement original) et en Soule, une toute petite province du Pays basque encore méconnue du grand public (français comme international) et qui est pourtant un endroit purement extraordinaire.
Moi qui y vis depuis 15 ans, je peux vous affirmer que je n’ai jamais rien vu d’aussi incroyable, à part dans la série Twin Peaks (j’exagère à peine…). D’où la page d’accueil de mon autre blog, Xiberoland, qui est un clin d’œil ironique complètement assumé à la saga culte de David Lynch et Mark Frost (rediffusée actuellement sur la chaîne Arte tous les mardis soirs à partir de 22h30).

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